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Il est où le chien
La véritable histoire de Phébus, le bulldog qui apprit le shuffle à Bonham
Londres, 1971. Dans un nuage de fumée de cigare et de whisky renversé, un bulldog anglais assis sur un tabouret de bar ajustait son gilet de soie d’une patte distraite. Phébus – c’était son nom – portait des lunettes de soleil teintées orange, comme celles qu’on trouve dans les drugstores de Las Vegas. Son haut-de-forme voilait à peine les oreilles rebelles.
Ce soir-là, alors que la pluie frappait les vitres du pub, Phébus venait de comprendre deux choses : premièrement, que les batteurs humains frappaient leurs fûts avec une grâce approximative ; deuxièmement, que sa patte droite était naturellement synchro avec le ronflement du frigo derrière le comptoir.
Quand John Bonham poussa la porte du bar, trempé et de mauvaise humeur, il ne remarqua pas immédiatement le chien. C’est pourtant Phébus qui, sans quitter son cigare des dents, lança : « Votre shuffle de Led Zeppelin IV manque de swing, mon cher. Vous comptez comme un comptable qui aurait oublié ses lunettes. »
Bonham, sidéré, s’associa à ce bulldog qui parlait mieux la musique que son propre manager. Les répétitions secrètes commencèrent dans un garage de Notting Hill. Phébus enseignait l’art du décalage : « Votre grosse cage est trop prévisible. Écoutez plutôt le claquement de ma queue sur le parquet. »
La légende veut que le fameux break de When the Levee Breaks soit né lorsque Phébus, excédé par le manque de groove de Bonham, renversa sa cymbale d’un coup de tête et grogna : « La subtilité, bon sang ! Pas la force brute ! »
Quand les séances d’enregistrement commencèrent aux studios Headley Grange, Phébus restait caché derrière les baffles, soufflant ses indications à travers la fumée de ses havanes. « Plus de bas de plafond ! » hurlait-il pendant les takes. « Je veux entendre respirer cette putain de batterie ! »
Le soir où Bonham rapporta la première maquette de Stairway to Heaven, Phébus écouta d’un air critique, puis déclara : « Le fill à 5/4 est acceptable. Mais votre charleston manque cruellement de cynisme. »
On raconte que Phébus disparut un matin de 1975, laissant seulement son haut-de-forme et un cendrier plein de mégots. Dans la poche intérieure du chapeau, Bonham trouva une note griffonnée : « La musique ne meurt pas, elle change juste de chenil. »
Aujourd’hui, quand vous écoutez les drums de Kashmir, souvenez-vous : chaque ghost note, chaque silence calculé, chaque roulement apparemment chaotique porte l’empreinte – ou plutôt la trace de patte – d’un bulldog qui comprenait le rythme mieux qu’aucun humain.
D’après les carnets perdus d’un ingénieur du son qui jurait que les meilleurs takes étaient ceux où on entendait ronfler derrière les micros.
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